Lomé, 3 décembre 2024 – Vous les avez sûrement déjà aperçus lors de matches, d’événements professionnels ou culturels : ces jeunes recouverts de peinture corporelle arborant des inscriptions liées à une activité ou une marque. Ces artistes, appelés mascottes, insufflent de la vie et de la joie partout où ils passent. Cette année, ils sont encore en vedette à la 19e Foire Internationale de Lomé, où leur talent est très sollicité par les sponsors et exposants.
Ces jeunes font partie de l’Association des Mascottes du Togo (AMT). « Nous sommes sollicités lors d’événements par les entreprises locales pour représenter leurs couleurs et leurs messages à travers des peintures corporelles pour représenter des statues vivantes », explique Kpakpo Koffi Edem, alias Akalo, membre fondateur de l’AMT. « Notre objectif est d’attirer l’attention du public, de susciter leur sourire et de valoriser les talents cachés des jeunes Togolais. »
Un art aux multiples facettes
L’AMT ne se limite pas à l’art de la mascotte. L’association regroupe plusieurs corps de métier et encourage les jeunes à exprimer leur potentiel dans divers domaines : éducation, sport, humour, arts visuels et plus encore. « Nous aidons les jeunes à mettre en avant leurs talents et à se démarquer au niveau national et international », ajoute Akalo.
Pour devenir mascotte, il faut passer par une formation rigoureuse. « Nous enseignons aux jeunes la concentration et l’immobilité, même dans des conditions inconfortables, comme après une piqûre de moustique. Une mascotte peut rester debout, immobile, pendant une ou deux heures », détaille Akalo.

Cet art, qui trouve ses racines en Algérie, a évolué au fil des années. À l’origine, il servait à soutenir les équipes sportives au Togo, mais aujourd’hui, les mascottes collaborent principalement avec des entreprises pour des campagnes de communication et des événements. L’association, animée par la passion de ses membres, fonctionne avec les moyens limités que lui offrent les commanditaires. « Notre travail n’a pas de prix, car c’est avant tout une vocation », affirme Akalo.
Un appel à la solidarité
Présente sur les réseaux sociaux sous le nom AMT Togo sur Facebook et Akalo 228 sur TikTok, l’association lance un appel aux bonnes volontés. « Nous avons besoin de soutien pour développer ce métier et permettre à davantage de jeunes de vivre de leur passion », conclut le fondateur.
Une mascotte, c’est bien plus qu’un personnage : c’est l’âme d’une marque, le pont entre l’entreprise et son public. Elle incarne les valeurs, crée un lien émotionnel et attire l’attention dans un monde saturé d’informations. En mettant en lumière les talents des jeunes artistes togolais, l’AMT donne une nouvelle dimension à cet art unique et contribue à écrire une belle page de l’histoire culturelle du Togo. Farrida Ouro-Adoï