Festival de Cannes 2025 : la Palme d’Or attribuée à Jafar Panahi pour « Un simple accident »

Lomé, 27 Mai 2025 Le samedi 24 mai, l’actrice française Juliette Binoche, présidente du jury, a révélé le palmarès tant attendu du 78e Festival de Cannes, conclu après quinze jours de compétition acharnée et ouverte. La prestigieuse Palme d’Or a été attribuée au réalisateur iranien Jafar Panahi pour son film « Un Simple Accident », une œuvre qui illustre non seulement son talent cinématographique, mais également son courage en tant qu’opposant au régime iranien.

La cérémonie d’attribution des prix a eu lieu en présence de nombreuses personnalités du cinéma et a été marquée par une atmosphère de tension et d’espoir. Jafar Panahi, qui a fait son retour à Cannes après 15 ans d’absence, a reçu la distinction des mains de Juliette Binoche, en présence de l’actrice australienne Cate Blanchett. Lors de la remise de la Palme d’Or, Binoche a souligné le pouvoir de l’art en tant qu’outil de transformation et d’espoir, déclarant : « L’art provoque, questionne, bouleverse. […] Il mobilise l’énergie créatrice de la part la plus précieuse, la plus vivante en nous. »

Dans son discours, Jafar Panahi a exprimé un message d’unité et de liberté pour son pays, l’Iran. « Je demande à tous les Iraniens, quelles que soient leurs opinions, de mettre de côté nos différences. Ce qui compte, c’est notre pays et la liberté de notre pays », a-t-il déclaré, résonnant avec des sentiments partagés par de nombreux Iraniens face aux défis politiques actuels.

La Caméra d’or, récompensant la meilleure première œuvre de fiction, a été attribuée au film irakien « The President’s Cake » de Hasan Hadi, marquant une première à Cannes et soulignant l’émergence de voix nouvelles dans le cinéma du Moyen-Orient.

Jafar Panahi, connu pour son engagement critique envers le régime iranien, a fait face à plusieurs arrestations en raison de ses opinions et de ses actions. En 2009, il avait été arrêté après avoir soutenu le mouvement de contestation suivant l’élection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Depuis, il a été condamné à six ans de prison et à une interdiction de 20 ans de quitter l’Iran ou de réaliser des films. Malgré ces contraintes, il a continué à travailler dans des conditions clandestines, produisant des œuvres qui remettent en question le statu quo.

Alors que les autorités iraniennes n’ont pas encore réagi à l’attribution de cette prestigieuse récompense, il reste à voir quelles seront les conséquences pour Panahi à son retour en Iran. Son avocat a indiqué que le réalisateur était déterminé à rentrer chez lui, même en sachant qu’il pourrait faire face à de nouvelles poursuites judiciaires.

« Ce qui importe le plus, c’est que le film a été réalisé. Je suis vivant tant que je fais des films », avait déclaré Jafar Panahi, résumant ainsi son engagement indéfectible à la création artistique, malgré les risques encourus.

Le Festival de Cannes 2025 n’a pas seulement mis en lumière des œuvres cinématographiques remarquables, mais a également rappelé l’importance de la liberté d’expression et le rôle essentiel des artistes dans la lutte pour la justice et la vérité.

Palmarès complet du 78e Festival de Cannes

Palme d’or : Un simple accident, de Jafar Panahi (Iran)

Grand prix : Valeur sentimentale, de Joachim Trier (Norvège)

Prix d’interprétation féminine : Nadia Melliti, dans La Petite Dernière (France)

Prix d’interprétation masculine : Wagner Moura, dans L’Agent secret (Brésil)

Prix de la mise en scène : Kleber Mendonça Filho, pour L’Agent secret (Brésil)

Prix du jury : Sirât, d’Oliver Laxe (Espagne et France) et Sound of Falling, de Mascha Schilinski (Allemagne)

Prix du scénario : Jean-Pierre et Luc Dardenne, pour Jeunes mères (Belgique)

Prix spécial : Résurrection, de Bi Gan (Chine)

Palme d’or du court métrage : I am glad you are dead now (Palestine/France/Grèce)

Alafiakultur (Source RFI)

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