52 millions de personnes ont subi des mutilations génitales féminines pratiquées par du personnel de santé dans le monde

Les Mutilations génitales féminines (MGF) désignent toutes les interventions aboutissant à l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre mutilation des organes génitaux féminins pratiquées pour des raisons non médicales. Elles sont pour la plupart pratiquées sur des jeunes filles entre l’enfance et l’adolescence et à l’occasion sur des femmes adultes.

Bien que constituant des violations des droits humains, reconnues à l’échelle internationale, les mutilations génitales féminines ont été pratiquées sur plus de 200 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui. Le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) et le Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) estiment qu’il pourrait avoir jusqu’à 2 millions de cas des MGF d’ici à 2030, qui auraient autrement été évités, en raison de la nature régression de la pandémie de la Covid-19. Elles signalent « une tendance alarmante à la médicalisation des mutilations génitales féminines », avec environ une fille et une femme sur quatre dans le monde, soit 52 millions de personnes, ayant subi des MGF pratiquées par du personnel de santé. Cette pratique étant profondément ancrée dans la culture, les parents trouvent souvent difficile de décider de ne pas faire exciser leurs filles de peur d’être mis à l’écart ou que leurs filles soient jugées inaptes au mariage. S’engager contre les mutilations génitales féminines

Les acteurs culturels et sociaux

Les raisons pour lesquelles les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées varient d’une région à l’autre et au fil du temps, et divers facteurs socioculturels au sein des familles et des communautés sont en cause. Les raisons les plus fréquemment citées.

  • Dans certaines communautés, les mutilations sexuelles féminines représentent une pratique quasi universelle, qui est très rarement contestée. Les mutilations sexuelles féminines sont souvent considérées comme faisant partie de la nécessaire éducation d’une jeune fille et de sa préparation à l’âge adulte et au mariage. Les mutilations sexuelles féminines sont souvent motivées par des croyances relatives à ce qui est considéré comme un comportement sexuel approprié. Elles visent à assurer la virginité prénuptiale et la fidélité conjugale. Selon les croyances de nombreuses communautés, les mutilations sexuelles réduiraient la libido féminine, ce qui aiderait les femmes à résister aux actes sexuels extraconjugaux. Lorsqu’une ouverture vaginale est obstruée ou rétrécie, la crainte de douleurs en cas de réouverture, et la peur que cette réouverture soit découverte, sont aussi censées décourager les femmes d’avoir des relations sexuelles hors mariage. On pratique ces mutilations dans les environnements où l’on croit que cela favorise le mariage de la jeune fille. Les mutilations sexuelles féminines sont associées à des idéaux culturels de féminité et de modestie, selon lesquels les jeunes filles sont « propres» et « belles » après l’ablation de parties de leur anatomie considérées « malpropres », « non féminines ou masculines ».

Aucun bienfait pour la santé, seulement des dangers

Les mutilations sexuelles féminines ne présentent aucun avantage pour la santé et sont préjudiciables à bien des égards aux jeunes filles et aux femmes. Elles comportent l’ablation de tissus génitaux normaux et sains ou endommagent ces tissus et entravent le fonctionnement naturel de l’organisme féminin. D’une manière générale, plus l’intervention est importante (correspondant ici à la quantité de tissus endommagés) plus les risques augmentent. Cependant, toutes les formes de mutilations sexuelles féminines sont associées à un risque accru pour la santé.

Les complications immédiates sont notamment une douleur violente; des saignements excessifs (hémorragie); un gonflement des tissus génitaux ; une fièvre ; des infections, telles que le tétanos; des problèmes urinaires et de cicatrisation de la blessure ; des lésions des tissus génitaux adjacents ; un état de choc et un décès.

Les complications à long terme sont autres, des problèmes urinaires (miction douloureuse, infections des voies urinaires) ; des problèmes vaginaux (pertes vaginales, ulcération, vaginose bactérienne et autres infections) ; des problèmes menstruels (règles douloureuses, difficultés d’écoulement du sang menstruel, etc.) ; des problèmes sexuels (douleur pendant les rapports sexuels, diminution du plaisir sexuel, etc.) ; un risque accru de complications lors de l’accouchement et de décès des nouveau-nés ; des problèmes psychologiques (dépression, anxiété, stress post-traumatique, faible estime de soi, etc.).

Les lois contre les MGF au Togo

La loi du 17 novembre 1998 est la principale loi relative aux mutilations génitales féminines au Togo. Elle interdit toutes les formes de mutilations génitales féminines au Togo et définit les MGF comme l’ablation totale ou partielle des organes génitaux externes des fillettes, des jeunes filles ou femmes et / ou toutes autres opérations concernant ces organes. En novembre 2015, le Togo a dévoilé un nouveau code pénal criminalisant davantage la pratique des MGF.

OURO-ADOÏ Farrida

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