Ce 24 Janvier 2023 est célébrée la 4e édition de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante. Elle est adoptée en 2019 à l’unanimité par la 40e session de la Conférence générale de l’UNESCO, sur la base d’un projet de résolution introduite par le Togo.

Cette date coïncide avec l’adoption de la Charte de la renaissance culturelle africaine, adoptée par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine en 2006. Cette journée se veut une occasion de célébrer la contribution des arts et cultures noirs à la richesse de l’humanité et un instrument de leur promotion comme un levier efficace au service du développement durable, du dialogue et de la paix. Elle s’inscrit dans la droite ligne de la Décennie des personnes d’ascendance africaine (2015-2024), par laquelle l’assemblée générale des Nations unies a réaffirmé l’importance de l’apport des cultures africaines, aussi riches que diversifiés, à l’édification d’un monde prospère.
Message du ministre Robert DUSSEY
À l’occasion de la 4e édition de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante, le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, Prof Robert DUSSEY adresse un message. Il dit « En réalité, les cultures africaines se manifestent aujourd’hui partout dans le monde car elles sont portées non seulement par les habitants du continent mais également par les diasporas africaines, qu’elles soient anciennes ou actuelles. La diaspora ancienne est celle qui, au gré de l’histoire, a été contrainte à s’établir hors de l’Afrique et y a laissé une descendance importante et dynamique qui aspire aujourd’hui à nouer des liens plus étroits avec le continent africain. Du Brésil à Haïti, de la Jamaïque aux Antilles, la culture africaine s’exprime dans sa diversité ».
Le Togo a œuvré pour que les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine déclare la décennie 2021-2031, Décennie des racines et des diasporas africaines pour associer étroitement la diaspora africaine et les peuples d’ascendance africaine à l’édification d’une Afrique nouvelle, digne et prospère. « Au-delà de la promotion de la culture qui est un vecteur de création d’emplois et de richesses, la décennie des racines et des diasporas africaines entend mobiliser la diaspora africaine, reconnue comme la 6e région du continent, pour sa plus adéquate contribution au processus de développement du continent dont l’agenda 2063 demeure la trame de fond », précise le ministre.
Le Togo organisera l’année prochaine le 9e Congrès panafricain sur le thème : « Renouveau du panafricanisme et place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ». Ce congrès sera l’occasion pour tous les Africains préoccupés par le devenir du continent de réfléchir sur comment inventer une nouvelle vision et une forme d’association humaine qui puissent permettre à l’Afrique de se prendre véritablement en main.

Le ministre saisit l’occasion pour appeler toutes les organisations et regroupements d’associations des diasporas africaines partout dans le monde à s’associer à ces initiatives pour qu’ensemble ils puissent poser les bases d’une Afrique nouvelle. « Il y a une page d’histoire à écrire et chaque africain, chaque afro-descendant peut y contribuer. C’est à travers la production de contenus culturels que nous pouvons infléchir graduellement le narratif sur l’Afrique en mettant en exergue nos valeurs intrinsèques, qui sont souvent méconnues par le reste du monde. Toutes les cultures du monde ont droit à un égal respect », souligne-t-il.
Le Prof DUSSEY conclut « nous prônons l’africanophonie, qui n’est pas un rejet des langues héritées du colonialisme mais une promotion de nos langues locales, aujourd’hui mise en valeur par l’ONU à travers la Décennie internationale des langues autochtones (2022-2032). L’africanophonie, c’est aussi rêver d’une Afrique qui ne rougit pas de sa singularité culturelle et de son apport civilisationnel à l’humanité, c’est rêver d’une Afrique fière d’elle-même, de ses racines et qui s’assume dans sa différence par rapport au reste du monde ; c’est rêver d’une Afrique qui fait entendre sa voix sur les grands sujets de l’actualité internationale, surtout ceux qui la concerne ». Farrida OURO-ADOÏ